Introduction
Introduction
Les tics de langage pourraient être décrits comme des mots utilisés pour ne rien dire, ce qui est un comble. Celui qui commence sa phrase par J'allais dire que aurait pu s'économiser la peine de prononcer ces mots, car il va effectivement dire ce qu’il a à l’esprit. Peut-être pense-t-il que, sans ces béquilles lexicales, sa phrase serait bancale.
Le tic de langage crée une certaine complicité, puisqu'on parle le même langage (ou la même absence de langage, diront les sarcastiques). Mais attention : il paraît difficile d'utiliser Ça le fait ou C'est juste trop au-delà d'un certain âge.
Cette façon de parler est étonnante, car elle ne semble pas toujours servir la communication. Dire C'est clair, C'est évident ou Point barre apparaît comme une conclusion qui coupe court à tout échange.
Extrêmement présents dans les médias, ces tics ont des origines qu’il n'est pas toujours facile de déterminer : viennent-ils de la rue et ont-ils été empruntés par ces mêmes médias, ou bien certains animateurs et présentateurs en mal d'inspiration les ont-ils lancés, pour le plus grand plaisir de ceux qui les ont fait leurs ?
Tout cela ressortit évidemment à un phénomène de mode. On ne sait pourquoi, tel mot ou telle expression va faire fureur, et les suiveurs de les employer, de crainte d’être mis au ban de la société. Ainsi naissent des objets lexicaux étranges : grave signifie, au choix, « oui », « énormément », « et comment ! ».
Le snobisme n’est pas non plus bien éloigné ; comment expliquer autrement cet engouement pour les mots ou tournures démesurément longs, comme activité professionnelle employé à la place de travail ? Et ce snobisme sévit bien souvent dans le monde du travail, justement, où l’on jargonne à qui mieux mieux.
Cette partie traite donc de ces faits de langue, présentés sous forme alphabétique.