Spam (n.m.)
L’histoire du nom anglais spam « message électronique indésirable » est des plus intéressantes. À l’origine se trouve la marque américaine Spam, déposée en 1937, qui commercialisait de la viande précuite en boîte. Le nom spam est un acronyme puisqu’il provient de Spiced Ham « jambon épicé » ou de Spiced Pork and Meat « porc et viande épicés », selon les sources. Cette viande fut largement utilisée par les forces armées américaines pour la nourriture des soldats durant la Seconde Guerre mondiale.
L’utilisation de spam pour dénommer un message indésirable, attestée depuis 1993, provient d’un sketch des Monty Python de 1970, intitulé Spam, qui se déroule dans un restaurant ; dans ce sketch, le mot spam, qui désigne le jambon en boîte, envahit la conversation, et tous les plats servis aux clients contiennent de ce jambon. Ce sketch parodie une publicité d’alors pour ce produit, publicité dans laquelle le nom de la marque était répété de multiples fois.
Selon une théorie de la BBC fournie en 1999, l’emploi de spam avec le sens de « message indésirable » s’explique par le fait qu'une large diffusion du sketch fut concomitante des débuts de l’internet. Et en effet : parmi les premiers utilisateurs de l’internet, certains d’entre eux, fans des Monty Python, avaient créé un forum consacré à ces derniers. Dans ce forum apparut un message contenant uniquement le mot spam répété des centaines de fois. Ce message se diffusa dans d’autres forums, et c’est ainsi que le fait de poster des messages sans référence au thème d'un forum finit par être appelé spamming.
Le premier spam à visée professionnelle fut envoyé en 1978 par un employé d’une société américaine d’informatique à près de la totalité des utilisateurs d’Arpanet, l’ancêtre de l’internet, c’est-à-dire à quatre cents personnes. Toutefois, spam n'était pas utilisé à cette époque pour désigner ce type de message, qui n'avait pas d'appellation particulière.
Pour remplacer ce nom anglais entré dans le Robert en 1997, nos amis québécois ont proposé pourriel, mot-valise formé de poubelle et de courriel, sinon de pourri et de mél, ce dernier remplaçant e-mail. Cependant, pourriel ne s’impose pas en France. France Terme propose arrosage, qui peut nommer l’opération elle-même mais non un message individuel. On pourrait utiliser message indésirable, mais sa longueur ne plaide pas en sa faveur. En outre, spam semble être fortement implanté dans l'usage.
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