Françoise NORE

Françoise NORE

LEXICOLOGIE


Bistro

L’étymologie du nom bistro est sujette à caution. L’hypothèse la plus vraisemblable consiste en une dérivation du substantif dialectal poitevin bistraud « petit domestique », lui aussi d'origine incertaine. On note aussi plusieurs mots, tous d'origine obscure ou inconnue, dont la forme présente des similitudes avec celle de bistro et dont les significations relèvent du même champ sémantique : bistingo « cabaret » (1845), bustingue ou bistingue « hôtel où couchent les bohémiens » (1848) et bistringue. On pourrait également, pour mémoire, citer ici bastringue, dont l'un des sens attestés fut « cabaret dansant » (début du XIXe siècle), même si sa forme s'éloigne de celle de bistro.

 

En dépit de ces termes, l’hypothèse de bistraud « petit domestique » comme étant l’étymon de bistro devrait toutefois être privilégiée, car bistro, tout comme mastroquet et son dérivé troquet, a d'abord désigné le tenancier de cabaret avant de nommer l'établissement lui-même. Le changement de graphie du mot, passant de bistraud à bistrot puis à bistro, peut s'expliquer par un effet de mode, le lexique populaire et argotique ayant produit un très grand nombre de mots terminés par -ot tout au long du XIXe siècle.

 

Cette étymologie possible, sinon probable, doit permettre de mettre fin à une légende urbaine qui circule depuis un certain nombre d’années sur l’internet et qui affirme que le substantif français bistro « débit de boissons » provient de l'adverbe russe bystro « vite » : en 1814, lors de l'occupation de Paris par les troupes du tsar Alexandre Ier, les soldats de ce dernier seraient entrés dans les cabarets parisiens en clamant des bystro énergiques, manifestant ainsi leur volonté d’être servis sur le champ. Mais cette fable est irrecevable, comme le prouvent les éléments suivants :

 

  • en 1814, le français disposait des noms cabaret, estaminet et taverne afin de désigner ce genre d’établissement ; il est donc douteux qu’il eût besoin de recourir à un adverbe étranger pour ce faire ;

 

  • tout au long du XIXe siècle, le parler populaire suscita un intérêt extraordinaire, et les dictionnaires d'argot et d'expressions familières au sens le plus large étaient légion : dès qu'un mot nouveau ou une tournure inhabituelle apparaissait, lexicographes et compilateurs de mots et expressions argotiques s’empressaient de les répertorier.[1] Or, le nom bistrot « cabaretier » et non « bar » apparut pour la première fois dans un dictionnaire d'argot de 1884, soit soixante-dix ans après le prétendu emprunt du mot russe. Il est donc impossible que bistro, s’il était né à Paris en 1814, restât ignoré durant sept longues décennies des dictionnaires et des plus grands écrivains d’alors, friands du parler du peuple.

 

Il convient donc, avant de se laisser séduire par quelque étymologie fantaisiste que ce soit diffusée sur la toile, d’examiner les faits lexicaux avec rigueur.

 

 

 



[1]  Les célèbres Excentricités du langage français de Lorédan Larchey (1831-1902), bibliothécaire et lexicographe, connurent onze éditions de 1858 à 1888.


27/09/2024
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"Amour", "délice" et "orgue"

On lit assez fréquemment l’affirmation péremptoire suivante : les noms amour, délice et orgue sont du genre masculin au singulier mais du genre féminin au pluriel. Cependant, si l’on examine rigoureusement l’utilisation que l’on fait de ces noms, cette assertion doit être modifiée ainsi : dans quelques cas, amour, délice et orgue sont au féminin au pluriel, mais il s’agit d’occurrences rares. Voyons donc leur fonctionnement.

 

Amour

 

Le nom amour « sentiment passionné » devient féminin au pluriel lorsqu’il est employé avec le sens de « aventure amoureuse » :

          Notre ami a connu des amours bien tumultueuses.

 

Mais, dans tous les autres cas, amour reste au masculin quand il est au pluriel :

 

  • s'il désigne des représentations artistiques du dieu Amour, comme des peintures ou des statues :

          L'antiquaire de notre rue vend de beaux amours du XVIIIe siècle ;

 

  • s’il est employé pour s’adresser affectueusement à plusieurs personnes, notamment à des enfants :

          Venez ici, mes petits amours !

 

  • s’il suit des expressions comme un des ou le plus grand des :

          Cette jeune fille fut l’un de ses premiers amours.

 

Délice

 

S’il est employé avec un adjectif qualificatif, délice devient effectivement féminin au pluriel :

     Durant ces vacances, nous vécûmes de nombreuses délices.

 

Toutefois, et à l’instar d’amour, après des expressions comme un des ou le plus grand des, délice et ses éventuels adjectifs épithètes restent au masculin s’ils sont employés au pluriel :

          Un de ses plus grands et voluptueux délices est de dormir tard.

 

Orgue

 

Le nom orgue est en effet au féminin pluriel quand il désigne, de façon solennelle, un seul instrument, quasi exclusivement dans l'expression les grandes orgues :

          Les grandes orgues de cette cathédrale sont exceptionnelles.

 

Mais orgue reste au masculin quand il s’agit d’un pluriel réel non emphatique :

          Les deux orgues anciens de notre église devraient être rénovés.

          J'aime beaucoup les vieux orgues de Barbarie exposés au musée municipal.

 

Il est donc abusif d’affirmer que ces trois noms masculins deviennent féminins au pluriel.


27/09/2024
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Mots rares - 02

Cet article présente une nouvelle liste de mots rares, soutenus ou littéraires, que l’on peut encore rencontrer sous la plume de certains auteurs. Il contient également des mots qui, bien qu'ils aient la caution de plusieurs siècles d’existence, ne sont plus utilisés par les écrivains et sont donc réputés comme étant disparus ; pourtant, les nuances sémantiques qu’ils contiennent s’avéreraient souvent utiles. Découvrons tous ces termes, qu’il serait judicieux de réintroduire dans l’usage.

 

 

 

Adamantin

« (d’une personne) dont l’éclat est comparable à celui du diamant ».

 

Adorner

« orner, parer avec quelque recherche, embellir, décorer ».

 

Adurer

« brûler » ; « brûler, se consumer ».

 

Aiguayer [1]

« baigner, laver dans l'eau ».

 

Algide (adj.)

« froid, glacial ».

 

Ambuler

« marcher selon le rythme de la promenade, sans hâte et souvent sans but, déambuler ».

 

Angor (m.)

« douleur, oppression ».

 

Appéter

« (d’une chose) exciter l’appétit de quelqu’un ».

 

Atrabilaire (adj.)

« facilement irritable » ; « coléreux ».

 

Baller

« osciller, balancer, pendre ».

 

Belluaire (n.)

« dompteur de fauves ».

 

Bénévolent

« bienveillant, empli de bonté indulgente ».

 

Cautèle (f.)

« Prudence mêlée de ruse, défiance ».

 

Cérulé (adj.)

« bleu vif, bleu azur ».

 

Coint (adj.)

« joli, agréable ».

 

Comburer [2]

« brûler, consumer ».

 

Condoler et se condouloir

« prendre part à la peine de quelqu’un et le lui témoigner ».

 

Contemption

« mépris ».

 

Déréliction

« solitude morale, en particulier par rapport à Dieu ».

 

Discord (adj.)

« qui manque d'unité, d'accord ».

 

Discrépance

« (de pensées, d’idées) disconvenance, divergence ».

 

Duire (intr.)

« convenir, plaire (à quelqu'un) ».

 

Égrotant

« maladif, souffreteux ».

 

Évagation

« disposition de l'esprit à se détacher de l'objet auquel il devrait se fixer ».

 

Expecter

« attendre, s’attendre à ».

 

Flaccide (adj.)

« qui n'a pas de tenue, flasque ».

 

Flave (adj.)

« blond doré très lumineux ».

 

Flexueux

« (d’une tige) courbé, fléchi » ; « sinueux, ondoyant » (figuré).

 

Fouir

« creuser » ; « creuser la terre ».

 

Gastrolâtre (m.)

« celui qui voue un culte passionné à la bonne chère, gourmand » ; « goinfre ».

 

Géhenne (f.)

« torture » ; « souffrance physique ou morale atroce ».

 

Hétaïre (f.)

« femme vénale » ; « prostituée ».

 

Hyperphagie (f.)

« boulimie ».

 

Imminer (v.)

« constituer une menace », « être sur le point de se produire, de se déclencher ».

 

Inane (adj.)

« sans valeur, sans intérêt, vide » ; « vain, inutile ».

 

Inerme (adj.)

« mou, apathique, indolent ».

 

Infrangible

« qui ne peut être brisé, rompu » ; « incassable ».

 

Joliveté ou jolité (f.)

« caractère joli de quelqu'un ou quelque chose » ; (généralement au pluriel) « manifestation, geste joli, grâce » ; (généralement au pluriel) « bibelot ».

 

Lipothymie (f.)

« évanouissement ».

 

Manducable

« mangeable ».

 

Méphitique

« dont l'exhalaison est malfaisante, toxique, parfois puante, désagréable », « malodorant » ; « qui corrompt l'âme ou l'esprit » (figuré).

 

Mirmidon ou myrmidon

« personne de petite taille, insignifiante et sans valeur, voire prétentieuse, ridicule, et qui veut paraître supérieure ».

 

Munificence (f.)

« largesse » ; « grandeur dans la générosité ».

 

Nescience (f.)

« absence de savoir » ; « ignorance, méconnaissance ».

 

Nitescence

« lueur, éclat ».

 

Nocuité

« nocivité ».

 

Noliser

« louer un moyen de transport ».

 

Obduration

« endurcissement, persévérance dans le mal ».

 

Obombrer

« ouvrir d’une ombre, cacher, protéger, dissimuler ».

 

Obvier (intr.)

« faire obstacle ».

 

Ord (adj.)

« d'une saleté repoussante » ; « qui suscite l'horreur, le dégoût » (figuré).

 

Parangon

« modèle, représentant typique de quelque chose ».

 

Pernocter (intr.)

« passer la nuit ».

 

Portenteux (adj.)

« qui relève du prodige, extraordinaire, monstrueux ».

 

Pourpris

« enceinte, clôture qui entoure un espace », « espace ainsi entouré, enclos, jardin », « lieu, local, demeure, habitation ».

 

Quérulence

« tendance pathologique à la revendication, observée chez des sujets de type paranoïaque ou hypocondriaque et revêtant parfois une forme processive ».

 

Rain (m.)

« lisière d’un bois, d’une forêt » ; « branche, rameau ».

 

Ramentevoir (v.)

« remettre en mémoire ».

 

Rubigineux

« rouillé » ; « couleur de rouille, roussâtre, fauve ».

 

Scurrile (adj.)

« de mauvais goût, bas, trivial » ; « grotesque, digne d’un bouffon ».

 

Sicaire

« tueur à gages ».

 

Souloir (tr.)

« avoir coutume, l'habitude de ».

 

Taure (f.)

« jeune vache, génisse ».

 

Trémuler

« être agité d'un tremblement, trembloter ».

 

Vénusté

« beauté comparable à celle de Vénus » ; « personne d'une beauté charmeuse » ; « beauté empreinte de grâce ».

 



[1]  La prononciation de ce verbe est [εgεje].

[2]  Ce verbe s’emploie aux sens propre et figuré. Se comburer s’utilise au sens figuré.


10/05/2023
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Mots rares - 01

Comme toutes les langues, le français comporte un certain nombre de mots rares. Certains d’entre eux relèvent de lexiques techniques, scientifiques, spécialisés ou professionnels ; ces termes ne sont plus que très rarement enregistrés par les dictionnaires usuels contemporains. D’autres mots relèvent d’un registre littéraire ; la plupart d’entre eux ont encore l’honneur de la mention lexicographique, mais ils ne se rencontrent plus guère que chez certains écrivains. Voici une première sélection de ces termes peu courants.

 

 

Abiotique (adj.)

« se dit d'un endroit où l'on ne peut pas vivre ».

 

Aboulie (f.)

« trouble mental caractérisé par la diminution ou la privation de volonté ».

 

Abstème (adj.)

« qui ne boit pas de vin ».

 

Acmé (1)

« apogée ».

 

Alacrité

« vivacité, entrain, allégresse ».

 

Bénéolent (adj.)

« (d’un inanimé concret) qui exhale une odeur agréable, un bon parfum, odoriférant ».

 

Blandices (f. pl.)

« caresses ; flatteries pour attirer, séduire » ; « tout ce qui charme, séduit ».

 

Borée (m.)

« vent du nord ».

 

Caligineux (adj.)

« qui est de la nature du brouillard ».

 

Cauteleux (adj.)

« prudent et rusé, sournois ».

 

Clinomanie

« désir excessif de rester au lit ».

 

Coruscant (adj.)

« brillant, scintillant ».

 

Déhiscence (f.)

« séparation naturelle ; ouverture spontanée » ; « séparation » (figuré).

 

Dicacité

« penchant à dire des mots piquants », « causticité ».

 

Dulcifier

« rendre doux ».

 

Ebbe (f.)

« marée descendante ».

 

Effulgence (f.)

« lueur, clarté ».

 

Élémosyne (f.)

« aumône ».

 

Éphélide (f.)

« tache de son, de rousseur ».

 

Épistaxis (f.)

« saignement de nez ».

 

Escalabreux (adj.)

« hardi, impétueux ».

 

Facule (f.)

« partie brillante du disque solaire ».

 

Féauté (f.)

« fidélité ».

 

Figulin (adj.)

« relatif aux potiers, à la poterie » ; « (d'une terre) qui se prête particulièrement à la fabrication de poteries, de tuiles ».

 

Fortitude (f.)

« force morale, fermeté d'âme ».

 

Génuine (adj.)

« véritable, exact ».

 

Grief (f. griève) (adj.)

« grave, accablant », « douloureux, pénible ».

 

Guerdon (m.)

« récompense ».

 

Hiémal (adj.)

« relatif à l'hiver » ; « qui pousse en hiver ».

 

Ibex (m.)

« bouquetin ».

 

Imbelle (adj.)

« qui n'aime pas la guerre » ; « impropre aux combats ».

 

Immarcescible ou immarcessible (adj.)

« impérissable ».

 

Inde (m. et adj.)

« couleur bleu foncé violacé, extraite de l'indigo ou de la guède ».

 

Javeau (m.)

« île formée dans une rivière ».

 

Jonchets (m. pl.)

« jeu de mikado ».

 

Jusant (m.)

« marée descendante ».

 

Kana (m. inv.)

« signe syllabique de l'écriture japonaise ».

 

Koinè (f.)

« langue commune ».

 

Léans (adv.)

« là-dedans, là-bas ».

 

Longanimité

« patience, indulgence, magnanimité ».

 

Maléolent (adj.)

« qui dégage une mauvaise odeur ».

 

Melliflu (adj.)

« qui a la douceur du miel » ; « fade, doucereux ».

 

Morosif (adj.)

« qui tarde, qui est lent à faire quelque chose ».

 

Népenthès (m.)

« calmant propre à apporter l’oubli et à dissiper la mélancolie ».

 

Nivéal (adj.)

« qui fleurit dans la neige » ; « qui évoque la neige ».

 

Nivéen (adj.)

« qui évoque la neige par sa blancheur ».

 

Nycthémère (m.)

« durée de vingt-quatre heures comportant un jour et une nuit ».

 

Obvie (adj.)

« évident, qui vient naturellement à l'esprit » ; « qui va ou qui semble aller de soi ».

 

Omineux (adj.)

« lourd de présages funestes, de mauvais augure ».

 

Oriel (m.)

« bow-window ».

 

Parémiologie

« étude des proverbes ».

 

Permaner

« demeurer sans interruption, perdurer, persister ».

 

Pétrichor

« odeur qui se dégage de la terre lorsque la pluie tombe après une période sèche ».

 

Ponceau (m.)

« rouge vif foncé ».

 

Résipiscence (f.)

« volonté de s'amender après avoir reconnu sa faute » ; « regret, repentir ».

 

Sérendipité

« fait de faire par hasard une découverte inattendue qui s'avère ensuite fructueuse », « découverte fortuite ».

 

Smaragdin (adj.)

« vert émeraude ».

 

Spicilège (m.)

« anthologie » ; « recueil de notes, de documents, de textes ».

 

Tépide (adj.)

« tiède ».

 

Térébrer

« percer, perforer avec une tarière ou un instrument similaire » ; « provoquer une violente douleur de nature ou d'origine physique ou morale ».

 

Turgide (adj.)

« gonflé, enflé ».

 

Ubéreux (adj.)

« (d'une personne ou d'une production intellectuelle) fécond ».

 

Vaguer

« errer çà et là, aller au gré de sa fantaisie, sans but précis » ; « (de l'esprit, du regard) ne pas se fixer, se porter sans cesse d'un objet à l'autre ».

 

Vérécondieux (adj.)

« retenu, réservé, discret ».

 

Viride (adj)

« vert, verdissant ».

 

 

 

 

(1) Les dictionnaires hésitent sur le genre de ce nom.


08/03/2023
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Pléonasmes, tautologies, redondances

Les pléonasmes peuvent être classés en deux catégories : ceux qui, comme monter en haut, sont immédiatement identifiables, et ceux, à l’image de flèche directionnelle, que les locuteurs n'identifient pas spontanément comme faisant partie de ce type de formation lexicale. Cette différence d’appréciation peut notamment s’expliquer par la grande fréquence d’emploi de certaines de ces tournures : on est en présence d’une usure du contenu sémantique des différents éléments, et le sentiment du pléonasme s’estompe. Parfois, le mot qui gouverne le syntagme est d’une brièveté jugée trop importante ; le locuteur estime nécessaire de le renforcer par un autre mot, ce qui peut, en l’occurrence, entraîner la formation d’un pléonasme, comme bip sonore.

 

Notons qu’il existe ce que l’on peut appeler de faux pléonasmes ; ainsi, court de tennis n’est pas redondant, car le terrain sur lequel se joue le squash porte également le nom de court. Le contexte dans lequel se trouve l’expression peut donc être déterminant.

 

La liste non exhaustive que nous donnons ci-dessous propose un certain nombre de ces syntagmes pléonastiques, tautologiques ou redondants ; le lecteur y reconnaîtra notamment plusieurs tournures répandues dans l’usage courant mais non ressenties comme étant des pléonasmes.

 

 

À partir de dorénavant

Abolir complètement

Accalmie passagère

Achever complètement

Aider mutuellement (s’)

Ainsi par conséquent ou ainsi par exemple

Ajourner à plus tard

Ajouter en plus

Allumer la lumière

Anéantir complètement

Anticiper en amont

Antidote contre

Apanage exclusif

Aperçu partiel

Apparence extérieure

Applaudir des deux mains

Approcher près de (s'~)

Arrêt complet

Assez satisfaisant

Assis sur son séant

Au fur et à mesure

Au grand maximum

Au jour d'aujourd'hui

Au maximum de son apogée

Autrement plus ou autrement mieux

Avérer vrai (s'~)

Avertir par avance

Avoir un bel avenir devant soi

 

Bannir définitivement

Bénévole volontaire

Bip sonore

Bonne aubaine

Bourrasque de vent

Bref résumé

But final ou ultime

 

Cabriolet décapotable

Cadeau gratuit

Campus universitaire

Car en effet

Carcasse décharnée

Caserne militaire (pour l’armée)

Clair et net

Claquer quelque chose bruyamment

Cohabiter ensemble

Collaborer ensemble

Commémorer un anniversaire

Comme par exemple

Commencer d'abord ou au début

Comparer ensemble

Complémentaires l'un de l'autre

Complètement ou parfaitement compatible

Compliment élogieux

Concerter ensemble (se ~)

Conférer ensemble

Congère de neige

Conjoncture actuelle

Consensus commun

Consigne stricte

Constellé d'étoiles

Contraint malgré soi

Coopérer ensemble

Cotiser à plusieurs (se ~)

Coup de théâtre imprévu

Courte allocution

Crier fort

 

Danger potentiel

Débat participatif

Défiler successivement ou à la suite

Défrayer de ses frais

Démissionner de ses fonctions ou de son poste

Dépenses onéreuses

Dépenses somptuaires

Descendre en bas

Détruire entièrement

Deux jumeaux

Devenir par la suite ou ensuite

Différents l’un de l’autre

Différer à une date ultérieure

Divulguer sur la place publique

Don inné

Donc par conséquent

Double alternative

Dresser les cheveux sur la tête

Dune de sable

Durer longtemps

 

Édile municipal

Égalité parfaite

Éliminer entièrement

Emmener avec soi

Enfin, pour conclure, finir ou terminer

Entraider mutuellement (s'~)

Entrecôte à l'os

Entretuer entre eux (s')

Erreur involontaire

Esclaffer de rire (s'~)

Et puis après

Étape intermédiaire

Étapes successives

Expérience pilote

Exporter à l'étranger

Exterminer jusqu'au dernier

Extrait tiré de quelque chose

 

Fausse perruque

Faux prétexte

Fétu de paille

Finir complètement

Flèche directionnelle

Forum de discussion

Futur projet

 

Gagner une victoire

Garnison militaire

Geler de froid

Goulot ou goulet d'étranglement

Grand maximum

 

Hasard imprévu

Hémorragie sanguine

Héros principal

Heure de temps (une ~)

 

Il y a vingt ans en arrière

Illusion trompeuse

Imiter un exemple

Importer de l'étranger

Inauguration officielle

Inaugurer l'ouverture d'un salon

Incessamment sous peu

Index alphabétique

Instances décisionnelles

Intermédiaire interposé (par ~)

 

Jeu ludique

Joindre ensemble

Joyeux ou gai luron

 

Krach boursier

 

Logorrhée verbale

 

Magret de canard

Mais cependant, mais pourtant, mais toutefois

Maison d'habitation

Mal fagoté

Manifestement évident

Marche à pied

Méandres sinueux

Mijoter doucement ou lentement

Milieu ambiant

Mineur de moins de dix-huit ans

Mirage trompeur

Missile téléguidé

Moindre petit détail

Monopole exclusif

Monter en haut

Mutisme total

 

Nager dans l'eau

Nimber d'une auréole

Notoirement connu

 

Obérer de dettes

Objectif final

Opinion personnelle

Opportunité à saisir

Opposer son veto

Optimiser le mieux

Orthographe correcte

Oubli involontaire

 

Paire de jumelles

Pampre de vigne

Panacée universelle

Part d'écot (payer sa ~)

Parvis d'une église ou d'un temple

Percuter violemment

Perfection absolue

Période de temps

Perspectives d'avenir

Petit détail

Petit nain

Petit peu (un ~)

Piétiner sur place

Phases successives

Pignon de pin

Plafond maximal

Pléonasme redondant

Pondre un œuf

Populations civiles

Pouvoir peut-être ou potentiellement

Précédents dans le passé

Prédire par avance

Préférer plutôt

Première initiative

Première priorité

Premiers balbutiements

Préparer par avance

Prétexte fallacieux

Preuve probante

Prévenir par avance

Prévoir par avance

Projet d'avenir ou futur

Pronostiquer par avance

Propulsion arrière

Protagoniste principal

Proviseur de lycée

Puis ensuite

 

Rafale de vent

Recommencer de nouveau

Recru de fatigue

Reculer en arrière

Rédiger par écrit

Rééchelonner dans le temps

Relayer tour à tour ou successivement (se ~)

Rencogner dans un coin (se ~)

Renouveler ultérieurement

Rentrer à l'intérieur

Renverser en arrière (se ~)

Répéter de nouveau

Répéter la même chose

Reporter à plus tard ou à une date ultérieure

Repousser à plus tard ou à une date ultérieure

Réserver à l'avance

Résumé bref ou succinct

Retour en arrière

Réunir ensemble (se ~)

Revolver à barillet

Risque potentiel

 

Sarment de vigne

Saupoudrer de sel

Secousse sismique

Seul et unique

Solidaires les uns des autres

Sortir dehors

Statu quo actuel

Succéder l'un à l'autre (se ~)

Suffire simplement

Suivre derrière

Surprendre à l'improviste

 

Tabasser violemment

Tâcher de faire en sorte que

Talonner de près

Taux d'alcoolémie

Télécommandé à distance

Tollé général ou de protestations

Topographie des lieux

Traction avant

Tragédie en vers

Transpirer de sueur

Trèfle à trois feuilles

Très bientôt

Tri sélectif

Truchement d'un interprète

 

Unanimité générale

 

Victime innocente

Vieilles hardes

Vivre sa vie

Voire même

Voler dans l'air

 

 

Remarques

 

Les verbes pronominaux construits avec le préfixe auto- sont des formations abusives, car l’idée de réflexivité est déjà exprimée par le pronom : s’autogérer est superfétatoire à côté de se gérer. D’autres verbes pronominaux, par le sens même de leurs formants, sont également des pléonasmes : se suicider pourrait être remplacé par *suicider, si ce dernier existait, car l’élément sui provient du latin sui « de soi-même », génitif de se « soi-même ».

 

Certaines expressions pléonastiques, comme frêle esquif ou pauvre hère, ont été popularisées par la littérature. Leur caractère redondant n’est plus senti, car les sens de esquif et de hère, lorsqu’ils sont employés seuls, ont été oubliés.

 

 


27/04/2022
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