Tics de langage et modes lexicales
O
Omnipraticien
Version chic du médecin généraliste, qui s’occupe pourtant bien de ses patients. Se rencontre presque exclusivement dans des en-tête d’ordonnances, voire sur des plaques. Et en effet : les vraies gens ne disent jamais qu’ils vont consulter leur omnipraticien, mais plutôt qu’ils vont voir leur médecin, sinon leur toubib, pour les adeptes du parler familier.
On part sur …
Expression très employée dans les commerces, et plus précisément par les vendeurs ou par les serveurs, qui s’associent en quelque sorte au client dans leur choix : On part sur une salade gourmande ? On part sur des mèches violettes ? On part sur ce modèle ? Mais pourquoi partir ? Ce mystère reste non résolu.
On va dire …
Tournure qui fait partie de la grande famille des locutions utilisées pour atténuer son propos, de crainte de se retrouver dans les tendances de Twitter avec des milliers de commentaires défavorables ou vindicatifs. Plaît donc beaucoup à certains analystes politiques qui ne veulent se fâcher avec personne car, même avec distanciation sociale, il est toujours bon pour l’égo de partager la table des hommes de pouvoir (ou des femmes de pouvoir, pas de discrimination).
On va dire ça comme ça
Façon démesurée de manifester son approbation, avec, toutefois, une certaine retenue : on est d’accord avec son interlocuteur, mais jusqu’à un certain point. Avant, on disait « Admettons » mais, ça, c’était avant.
Optimiser
Dans le monde abscons des snobs, on préfère optimiser une chose plutôt que l'améliorer.
Opus
Le nom latin opus signifie « œuvre, ouvrage » ; il est surtout utilisé dans le domaine de la musique. Mais on aura remarqué que, dorénavant, tout artiste fait un opus, que ce soit un livre, un film, un disque ou toute autre création. Employer des mots latins fait savant, et être l'auteur d'un opus doit être plus valorisant qu'être celui d'un simple livre ou d'un courant disque. Et les médias de relayer, évidemment.
Ostracisme
Dans la Grèce antique, un ostracisme était un bannissement de dix ans. Il s’agit donc d’une proscription, et en faire un synonyme de discrimination est un bien joli contresens. Mais, comme chacun sait, utiliser des mots peu courants pose son homme.
Oui
Mot d'ancien français, dont la brièveté semble lui avoir été fatale, tant certains le remplacent volontiers par des choses bien plus longues comme tout à fait, absolument, voire effectivement, lequel est pour l'instant le plus démesuré, mais on peut certainement faire mieux, en se donnant la peine de chercher. Bien sûr, on sait qu'aucun de ces adverbes n'a le sens de « oui », mais cela n'empêche pas les parleurs professionnels de s'en emplir la bouche.
Oups !
Également graphié oops par les anglomaniaques. Remplace Oh, la boulette ! ou Zut alors ! Utilisé pour s'excuser lorsqu’on a commis quelque bévue. Fait partie de ces onomatopées anglaises énervantes parce qu’inutiles, vu que le français dispose de tout le lexique nécessaire en la matière. Plutôt saugrenu dans la bouche d’un adulte, pour être gentil.
L - M
Létal
Terme sorti des laboratoires pour s'implanter dans le parler snob, létal est un synonyme scientifique de mortel. Toutefois, il est hautement conseillé de ne pas l’employer dans la vie quotidienne : s’imagine-t-on dire que la dernière soirée chez les De La Bourse-Haplat était d'un ennui létal ?
Lisser
Le sens normal de lisser est « aplatir » et non pas « échelonner » ou « répartir », significations privilégiées par les bavards qui veulent se donner l’air de maîtriser les questions économiques.
Logiciel
Un logiciel est un programme informatique. Or, curieusement, certains discoureurs ont fait sortir ce nom des bureaux et se sont mis à évoquer, par exemple, le logiciel de tel ou tel parti politique, à la place de son idéologie ou de sa conception des choses. Cela fait savant.
Médian
Trouvaille récente pour remplacer l'adjectif moyen, que ceux qui parlent simplement utilisent sans problème particulier. Mais le fait que médian soit surtout employé dans un contexte scientifique a probablement fait pencher la balance en sa faveur, car rien n’est plus prestigieux que le lexique savant. Par-ci par-là, on rencontre aussi médium, qui, lui aussi, pose son homme (ou sa femme, ne soyons pas sélectifs).
Mettre à plat
Il n’aura échappé à personne le fait suivant : alors que les gens normaux préfèrent exposer en détail une chose qui leur tient à cœur, les snobs d’aujourd’hui aiment bien la mettre à plat. Conseillons-leur donc une séance de repassage, ils seront ravis.
Mettre en exergue
Un exergue est le petit espace réservé sur une médaille afin de pouvoir y graver le nom de l'atelier qui l’a produite ou la date de sa frappe. Il s'agit de ce fait d'un terme de numismatique, mais les phraseurs contemporains, trouvant probablement exergue très élégant, ont eu tôt fait de créer l'expression mettre en exergue, reléguant ainsi mettre en évidence au rayon des expressions désuètes, alors qu’elle remplissait tout à fait son rôle.
Mettre en perspective
Après avoir mis son sujet à plat, le beau parleur croisé plus haut voulut le mettre en perspective. Mais ce ne fut pas chose facile, car tout le monde ne comprend pas forcément cette expression alambiquée. Aussi proposons-nous de remplacer mettre en perspective par imaginer l'avenir. Il est vrai que ce sont là des mots simples, qui ne font pas très chic.
Micro-ondable
Plat qui peut être réchauffé dans un four à micro-ondes. En lisant les emballages de ces mets, le consommateur aura noté que le plat micro-ondable est souvent portionnable. On n'arrête pas le progrès.
Mobilités douces
Dans le monde enchanté des écolos urbains, la voiture est devenue objet honni. Mais il faut bien se déplacer, et chacun de trouver son moyen de locomotion : qui le vélo, qui la patinette, qui encore la planche à roulettes. Voyant cela du haut de sa tour de bureaux, quelque technocrate adepte des formules percutantes conçut alors l’image des mobilités douces pour désigner ces ersatz bobos de la bonne vieille bagnole, laquelle, la pauvre, n’est pas en odeur de sainteté rue Montorgueil, c’est le moins que l’on puisse dire, ni non plus vers Bastille.
Mortifère
Emprunté au latin à la fin du XVe siècle, ce synonyme de létal, lui aussi vénéré de certains, notamment dans les salles de rédaction, est de la dernière mode. Cela étant, il est clair que ce parler est d'un ennui mortel.
Mutique
Créé durant les années quatre-vingt-dix à partir de mutisme, le néologisme mutique est très prisé des hâbleurs qui s’écoutent : dire de quelqu'un qu'il est muet ne fait pas assez érudit. Attention, toutefois, à ne pas transformer un sourd-muet en un malentendant-mutique. Et l’on se gardera aussi d’évoquer son intérêt pour les vieux films du cinéma mutique car, s’il ne tue pas, le ridicule peut faire tout de même de sacrés dégâts.
Mythique
Normalement, ce qui est mythique se rapporte à un mythe, ce qui est assez logique. Par métaphore, mythique signifie aussi « imaginaire » et « plus ou moins idéalisé ». Rien à voir, donc, avec l’utilisation actuelle de cet adjectif, qui doit avoir de fameuses valeurs nutritives tant certains s’en mettent plein la bouche, notamment dans l’univers merveilleux des médias. Il s’agit là d’une hyperbole, car mythique est bien souvent employé là où célèbre serait suffisant : rappelons en effet qu’il faut un certain nombre de siècles, sinon de millénaires, pour qu’une œuvre ou un personnage accède au statut de mythe. Mais bon ; notre époque est pressée.
Mytho
Abréviation de mythomane, lequel désigne une personne ayant une tendance maladive au mensonge, mytho est devenu une sorte d’insulte visant celui qui exagère ou qui fait toujours tout mieux que les autres. Or, c’est justement celui qui emploie mytho qui donne dans l’outrance lexicale. Mais il ne sert à rien de le lui faire remarquer : nombreux sont ceux qui se veulent experts du vocabulaire médical. Ainsi va la vie.
J - K
J'ai envie de dire
Expression qui fait partie d'une vaste famille de tournures signifiant « je meurs d’envie de dire ». À prononcer d’un air pénétré, pour attirer encore plus l’attention sur ce que l’on va proférer.
J'allais dire
Autre membre de la famille à rallonge évoquée dans le paragraphe précédent, J’allais dire s’emploie pour faire croire que l’on prend des précautions oratoires alors que, en réalité, on grille d’impatience d’avancer un argument que l’on estime percutant.
J'avoue
Normalement, le fait d'avouer induit que l'on admet, souvent après l’avoir nié, avoir fait quelque chose de condamnable ou de répréhensible. Or, j’avoue semble aujourd’hui signifier « oui, je suis d’accord ». Vu la fréquence d'emploi de ce tic de langage, certains ont dû grandir dans une dictature, sait-on jamais, ou dans le monde judiciaire.
Je dis ça je dis rien
Mode d’emploi de cette expression : émettre quelque perfidie, puis laisser tomber cette petite phrase, censée servir d'atténuateur, alors que l’on veut en fait assener une opinion propre à accabler l’auditoire, voire à l’écraser de sa supériorité ou de son savoir. À formuler avec un sourire dans le ton, pour enfoncer le clou.
J'imagine
Tournure chafouine qui exprime non un effort de conception, mais une fausse compassion aux problèmes de son interlocuteur : en rétorquant J’imagine, on assure ce dernier de son empathie, alors que l’on prie pour qu’il arrête de s’épancher. À lâcher d’un ton neutre afin de ne pas relancer le pleureur, qui devrait donc se sentir compris et se taire, mais les choses se passent rarement de la sorte. On peut alors essayer J’imagine bien ; parfois, cela suffit.
J'te raconte pas
Sert généralement à annoncer une chose ou un fait que l'on brûle de narrer. Une façon comme une autre d’instiller du suspense dans la vie quotidienne.
Jubilatoire
Adjectif dont le sens authentique est « qui procure une joie vive et expansive ». Las, les adorateurs des mots à la mode s’en sont emparés, notamment dans le domaine de la critique artistique : il n’est pas un jour sans que ne sorte ou ne soit publié un livre, un film ou un disque jubilatoire. Question : toutes ces nouveautés provoquent-elles une joie vive et expansive ? Adoré des paresseux, chez qui la recherche d’un mot précis est source de migraines épouvantables.
Juste
Mot à la mode particulièrement pénible. Certes, il est correct de dire Je voulais juste te dire un petit mot, mais coller juste à un adjectif est un barbarisme doublé d’un anglicisme. Notons que les gens normaux, eux, disent tout simplement ou complètement. Vénéré de certains animateurs, notamment à la télévision, qui ont largement dépassé la cinquantaine et s’imaginent rester jeunes en parlant de la sorte, ce tic de langage est juste exaspérant.
Kafkaïen
Comme bien d’autres adjectifs relatifs à un écrivain ou à une œuvre littéraire, tels dantesque, gargantuesque ou ubuesque, kafkaïen a les faveurs de nombre de parleurs, qui l’utilisent à la place d’angoissant ou d’oppressant : il s’agit en effet de faire croire que l’on a du vocabulaire et que l’on a lu des ouvrages de Franz Kafka, puisque l’on se permet de se référer à cet auteur. Idée, pour débusquer les bavards adorateurs des mots dans le vent : leur demander le nom du personnage principal de La Métamorphose. Véritable jubilation garantie.
H - I
Hexagone et hexagonal
Née dans les années 1930, la périphrase Hexagone pour désigner la France est acceptable, à cela près qu'elle ne peut s'appliquer qu'à la France métropolitaine, géométrie oblige, ce qui fait froncer les sourcils de bon nombre de nos compatriotes des DOM-TOM. Mais si cette image peut être utilisée, le remplacement de français par hexagonal est un abus d’un snobisme achevé.
Hôtel du département
Depuis quelques décennies, les adeptes des expressions à rallonge ne vont plus à la préfecture, mais à l’hôtel du département. Question : sous-préfecture peut-il être remplacé par sous-hôtel du département ?
Hôtel de police
En sortant de l'hôtel du département, les bavards dénoncés ci-dessus se rendent à l'hôtel de police, endroit certainement bien plus accueillant qu'un commissariat ordinaire.
Humoriste
Certes, le nom humoriste n’est pas une création récente, mais il n’aura échappé à personne que, de nos jours, ceux dont la profession consiste à (essayer de) pratiquer l’humour sur une scène de théâtre sont plus volontiers désignés du nom d’humoristes que de celui de comiques. Ce dernier aurait-il des relents péjoratifs ? Serait-il trop commun ?
Icône
Normalement, une icône est une peinture à caractère religieux ou une représentation artistique d’une divinité. Dans le monde enchanté de l’informatique, icône désigne aussi un symbole ou un pictogramme. Mais, on ne sait pourquoi, ce nom a aussi pris le sens de « archétype », et l’on ne compte plus les icônes de la mode, de la chanson, du cinéma, et nous en oublions ; nous voilà donc cernés de multiples divinités, toutes plus hautement symboliques les unes que les autres.
Improbable
À l’origine, improbable est un adjectif plutôt littéraire, dont le sens est « qui a peu de chances d’exister, inattendu, incroyable ». De nos jours, improbable est employé à la place de qualificatifs comme curieux ou insolite, mais aussi pour éviter de dire invraisemblable, ce qui pourrait courroucer autrui. Adoré des paresseux, qui ont la flemme de chercher le juste mot pour exprimer leur pensée.
Incessamment
Adverbe qui a deux sens, « continuellement » et « très prochainement ». A donné naissance au pléonasme incessamment sous peu, qui a été employé jusqu’à l’usure et qui ne fait plus rire grand monde, de nos jours, ce dont on ne peut que se réjouir.
Incidence
Terme de géométrie, de physique et d’optique, incidence est employé depuis près d’un siècle là où conséquence ou effets conviendraient parfaitement. S’il ne s’agit donc pas d’une façon récente de parler, ce n’est pas une raison pour s’exprimer de la sorte.
Incontournable
Auparavant, une chose pouvait être indiscutable ou inévitable, mais ce n’est plus le cas : ceux qui adorent causer à la mode emploient incontournable à tour de bras. Certes, tout mot peut théoriquement être utilisé de façon métaphorique ; cependant, il convient de ne point exagérer en la matière.
Indéterminé
Tic journalistique totalement inconnu il y a encore quelques décennies. Parions que c’est sa taille gigantesque qui a contribué à son succès.
In fine
Pour les gens normaux, c’est-à-dire ceux qui ne s’écoutent pas parler, l'expression latine in fine signifie « à la fin d'un écrit ». Or, de nos jours, in fine est largement utilisé à la place d’adverbes ou d’expressions comme finalement, en conclusion ou enfin. Placer des mots latins, cela fait cultivé, qu’on se le dise.
Infra
Autre mot latin, infra signifie « au-dessous ». Les rédacteurs l’adorent ; pour rien au monde ils n’écriraient Lire nos commentaires ci-dessous : des commentaires infra font bien plus savant.
Initialiser
Le snob n'a pas pour habitude de commencer une chose, il préfère l’initialiser. Et, lorsqu’il a l’occasion de placer initialisation, son bonheur est complet.
F - G
Faire un retour
Dans les bureaux où l’on se sentirait humilié si l’on n’employait pas des expressions à la mode, faire un retour a une cote terrible. Bien sûr, on pourrait, selon les cas, dire donner son avis ou faire un compte rendu, mais voilà : il semble que ces tournures ne soient aujourd’hui connues que des plus de quarante ans, autrement dit des vieillards, car il ne faudrait pas oublier que l’on vit à l’ère du jeunisme.
Faisabilité
Nom très chic, employé la place de possibilité. On doit se sentir important en le prononçant.
Film d'animation
Certes, vu l'évolution et la diversité des techniques, tous les films contemporains qui ne sont pas joués par des humains ne relèvent pas à proprement parler du dessin animé, mais désigner un authentique dessin animé par l'expression film d'animation est un snobisme assez achevé. En outre, lorsque l’on parle d’une œuvre ancienne, c’est un anachronisme.
Fonctionnalité
La fonctionnalité d'un appareil ou de tout dispositif est le fait qu'il fonctionne. Peut-être pourrait-on se contenter d’évoquer alors une fonction, mais la brièveté de ce dernier ne plaide pas pour lui : comment se faire remarquer si l’on emploie des mots aussi courts ? Impensable.
Frais
Chez les plus jeunes, mot à la mode, qui est une sorte de traduction de l’anglais cool. Selon le cas, signifie « beau » ou … « cool » ! On peut donc s’interroger sur la pertinence d’avoir traduit cool.
Générer
Générer a pour sens « produire » et « engendrer ». Ce n'est donc pas un équivalent du simple faire. Pourtant, on rencontre de plus en plus souvent générer à la place de ce pauvre faire, trop commun et trop minuscule pour plaire dans certains milieux.
Genre
Façon politiquement correcte et horripilante d’éviter le mot sexe. Rappelons que genre s’emploie dans un contexte grammatical ou pour la classification des êtres vivants ; en outre, il peut être synonyme de style. Pas grand-chose à voir avec le sexe d’un individu, donc.
Gente
En linguistique, on appelle hypercorrection le fait de corriger une forme correcte que l’on croit fautive. Exemple : ces légions de parleurs qui, pensant faire montre d'un style recherché, emploient à l'oral comme à l'écrit la locution la gente féminine. Or, dans cette expression, le nom gent a la forme gent, et puis c’est tout : ce n’est pas un adjectif qu’il faudrait mettre au féminin, qu’on se le dise.
Géolocalisation
Flicage connecté. En français normal, cela s'appelle le positionnement.
Gouvernance
Néologisme fourre-tout que certains utilisent à la place de noms comme administration, gestion, gouvernement ou politique, on a le choix. En un mot, c'est la façon dont un pouvoir est exercé. La mode des noms à finale en -ance est tenace.
Gratifiant
Un jour, quelqu'un a trouvé ce très joli mot et, depuis, plus rien n'est valorisant, motivant ou stimulant, mais gratifiant. Ainsi va la vie.
Grave
Dans le parler à la mode, notamment chez les plus jeunes, l’adjectif grave est dévalorisant. Le problème, c’est qu’il n’a pas de sens précis, et on est donc dans le flou le plus complet ; si l’on dit de quelqu’un qu’il est grave, que faut-il comprendre : qu’il est mauvais en son domaine, inefficace, qu’il n’est pas fiable ? Mais ce n’est pas tout : grave peut aussi être adverbe ; dans ce cas, il est laudatif : Il a grave aimé notre cadeau. Et, comme si tout cela n’était pas suffisant, grave est aussi employé à la place de oui, de beaucoup ou de et comment ! Exemple : A : Tu viens, demain ? B : Grave ! On ne sait d'où vient cette mode langagière, mais elle est assez agaçante.